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Voilà qui devrait faire s'étouffer kerdekel avec le morceau de steak végétarien qu'elle est en train de manger. En tout cas moi j'ai failli m'étouffer avec des céréales. Dans le Cosmopolitan de juillet 2008 (me demandez pas comment je suis tombé dessus) un article dénommé "Les 7 nouveaux péchés capitaux" donne directement le ton d'un militantisme osé et engagé : "Jadis, le chablis, le chocolat aux noisettes, la clope à la sortie du bureau ou un bain chaud, c'était délicieux. Aujourd'hui c'est quasi de la délinquance". Avec une telle introduction on sait déjà que l'article va puer le gros réac' du début à la fin.

"Dans le jadis des gens de plus de 25 ans, on fumait dans les cafés, les restaurants, les bureaux, les concerts, dans la cour du lycée, dans les films, à la télé, chez les gens. Encore plus jadis, on fumait aussi au cinéma, dans le métro et aux Etats-Unis. Fumer, c'était être Romy Schneider dans « la Piscine », c'était être Marianne Faithfull sur scène, c'était être le cow-boy de Marlboro, bref c'était être cool et sexy."

Ah c'est beau le publi-rédactionnel sponsorisé par Philip-Morris ! S'ensuit une descente en règle des gens qui refusent qu'on fume chez eux (c'est vrai que c'est scandaleux de pas pouvoir pourrir l'habitat des gens en toute liberté), d'une plainte de comme quoi c'était mieux avant quand fumer c'était un plaisir et que tout le monde ne vous faisait pas culpabiliser. Ah c'est vrai ces pauvres fumeurs qui sont pourchassés, vilipendés, découpés en tranches et pendus sur la place publique. Et la liberté de fumer hein ?

Bon vous avez vu le schéma : on dit qu'avant c'était super cool, fun et sexy de faire un truc et maintenant à cause du regard de la société c'est trop la loose. Eh ben l'auteur de ce torchon fait de même avec conduire (avant c'était mieux de pouvoir conduire super vite avec un portable dans la main et surtout utiliser sa voiture pour aller chercher du pain à la boulangerie en bas de la rue), faire du shopping (maintenant il faut regarder que tout est "éthique"...), allumer la lumière (maintenant on est mal vu quand on utilise une machine à laver ou qu'on fait cuire ses aliments, belle caricature des écolos qui seraient resté-e-s à l'âge de pierre), être célibataire ("aujourd'hui, avec les sites de rencontres et le speed dating, si on reste célibataire c'est qu'on le fait exprès"), manger (maintenant c'est tout bourré d'ogm et de trucs cancérigènes) et enfin porter de la fourure.

Le passage sur la fourure vaut son pesant de vison : "On ne peut plus faire pas dans la rue avec une veste à col en fourrure sans que des militants de tout poil, si je puis dire, nous sautent dessus en nous invectivant : « C'est de la vraie ? Et tu sais comment on les tue, les animaux qui servent à ton petit plaisir égoïste ? On les dépèce vivants, là, t'es contente ? »".

Alors que c'est vrai que avant "La fourrure c'était beau, féminin et sexy, en plus ça tenait chaud, donc tout le monde en portait". Ah mais oui ma bonne dame toutes les bonnes choses se perdent ! Sinon vous reprendrez bien un peu de sale bourgeoise réac' ? C'est du tout frais je l'ai égorgée tout à l'heure, par contre je vais pas la faire cuire parce que comme je suis écolo je vis à l'âge de pierre et je ne fait pas cuire ma nourriture.