La culture gratuite : de la folie furieuse, de la perversion absolue (si si)
Rho puisque je vous dis que j'adore les c***. Et bien en voilà un beau !
Sur le site du Journal du Dimanche, un illustre inconnu cul serré nous donne sa vision étriquée du monde :
Ne peut-il pas y avoir une culture gratuite ?
Ce serait de la folie furieuse, de la perversion absolue. En transformant la culture en produit de consommation gratuit, on risque de la vider de sa substance. Les gens payent 60 euros pour en voir d'autres taper dans un ballon, pourquoi ne paieraient-ils pas quelques euros pour aller voir un film ou de la peinture ? Prenons l'exemple de la musique. Avec le téléchargement, le consommateur évolue et considère aujourd'hui une oeuvre musicale comme un produit gratuit. Résultat : les artistes sont obligés de se produire dans des concerts de plus en plus chers, fréquentés par de moins en moins de monde (par rapport aux précédentes décennies). Mais, nous, dans les musées, comment allons-nous compenser la perte d'argent due à la gratuité ?
Tout de suite je suis séduit par une prose emplie de réflexion et de générosité. Tout y est. La gratuité de la culture serait de "la folie furieuse", une "perversion absolue". Ah ben oui on y va pas avec des pincettes. J'apprécie particulièrement la comparaison avec les gens prêts à payer pour voir du foot, alors qu'il dis toute sa haine de la culture de masse juste en dessous. Comment peut-on espérer attirer dans des domaines pointus comme l'art et les musées les gens "de masse" si d'emblée on fustige leur culture comme une sous-culture ? C'est génial. Quand aux concerts de plus en plus chers, faudrait qu'il apprenne un peu plus que les prix augmentent pour les artistes "de masse" qui justement perdent des revenus sur les ventes de disque et veulent continuer à bouffer du gâteau au caviar en demandant des cachets de tarés.
Et sinon moi j'ai une idée pour compenser la perte d'argent dûe à la gratuité : financer massivement la culture avec des fonds publics.
Ouais ok ça par contre c'est pas dans les idées de notre dictateur...
lipki
Moi ce genre de pitre, ça me rassure.
Sont avis est l'opposé du mien, il conçoit la culture comme un produit, pas comme une ressource.
Mais au moins y'a matière a discuter, il a des idées sur le sujet, ça vaut mieux que "la masse" de gens pour qui la réflexion ce résume à :
Je créer tu me paye, tu créer je télécharge.
Alors c'est sur, avec des phrases comme " Ce serait de la folie furieuse (...)" la discussion s'annonce houleuse :) .
Sinon financement public, pareil (pour ne pas dire +1(a ba si je l'ai dit)).
Dictateur, culture, fond public ... j'ajoute liberté d'expression pour éviter tous malentendu.
Franck
Il parle de *consommation* gratuite. Amha le débat est plutôt de ne plus se comporter en *consommateur* de culture.
wasted
Financer la culture par des fonds publics ? Tu sais ce que ça donna par exemple en RDA ? Renseigne-toi un peu, Bohwaz.
BohwaZ
Ah ah le contre-exemple qui n'a rien à voir :) Je rappelle à toutes fins utiles que la culture en france est déjà très largement financée par des fonds publics, de manière plus ou moins directe, mais de manière importante. Que ça soit à travers les nombreuses salles de concert et associations subventionnées par les mairies et régions, par les expositions organisées par les collectivités locales, etc. Les musées, les transports en commun, le train etc. devraient être gratuits.
Benjamin L
Hum, je n'ai personellement pas la matière pour comparer. Qu'est-ce qui s'est passé exactement en RDA, et quels en ont été les écueils ?
wasted
D'accord Bohwaz, si tu considères que l'état doit financer la création ainsi ça va encore. Moi j'ai surtout compris que tu voulais une rémunération des artistes par l'état pour exercer leurs arts. Là forcément Benjamin tu dois comprendre ce qui a pu se passer en RDA. :(
BohwaZ
L'état doit financer et subventionner des structures pour les arts, qui elles financent et salarient des artistes et techniciens. Pour info la plupart des artistes qui vivent de leur art ne gagnent par leur vie par le droit d'auteur ou autre cabriole mais simplement en étant salariés dans des structures, entreprises ou organisations.
wasted
Oui Bohwazm, mais ça c'est le cas depuis toujours. On reprochait bien à Alexandre Dumas de vivre de son art.