Bon déjà c'était mal barré le titre du film me mettait déjà en pétard. Paris je t'aime. Mais comment peut-on aimer paris ? Une des villes les plus moches que j'ai pu rencontrer, les plus inhumaines et aussi la moins poétique. Bref pas de quoi inspirer autre chose qu'un réalisateur sous l'effet d'une overdose d'héroïne. Je n'ai d'ailleurs jamais compris toutes ces chansons et tous ces poêmes qui parlent de paris comme un lieu de rêve. Enfin bref.
Et je dois avouer que la première heure de ce film a été très très longue pour moi. Les réalisateurs s'enchaînaient et il ne se passait rien d'intéressant, tout était plein de clichés. Plein de vide. Aucun intérêt. Et là au bout d'une heure et quart arrive cet ovni, cet exercice de style du canadien Vincenzo Natali, réalisateur talentueux de Cube et Cypher, deux ovnis cinématographiques passés un peu trop inapercus. Et là donc après une heure d'image fade arrivent des plans à la couleur désaturée, et le visage d'Elijah Wood face à une vampire. Le bleu de l'image, et le rouge du sang, comme de la peinture, artificiel. On se trouve là dans un superbe exercice de style visuel, un vrai tour de force qui prouve s'il était encore besoin de le prouver tout le talent de Natali. Vraiment époustouflant.
La deuxième surprise de ce copier-coller de courts-métrages nous fait (re)découvrir Tom Tykwer, également talentueux réalisateur de Cours, Lola, Cours et plus récemment de Le Parfum. Appuyé par Nathalie Portman, il arriverait presque à m'en faire aimer paris. Parlant de la rencontre d'un aveugle et d'une comédienne, il réussit particulièrement bien l'exercice de style en nous livrant un couplet à la fois nostalgique et poétique sans tomber dans la mièvrerie des autres. Il est surprenant et il nous envoute. Il démontre sa capacité à racontre des histoires quotidiennes en les rendant passionantes sans en faire des tonnes et en tentant des choses originales.
Au final, sur près de deux heures de film, seulement vingt minutes sont captivantes et le reste n'est même pas intéressant, tout juste ennuyant. Même Wes Craven est surpris à donner dans l'ennui le plus affligeant. Et finalement c'est la "nouvelle génération" si je puis dire qui sort son épingle du jeu. Et c'est particulièrement marquant de voir ces deux réalisateurs se démarquer de la banalité des autres. Conclusion, la magie du DVD fait qu'on ne peut regarder que les épisodes de Natali et Tykwer et zapper tout le reste. Pour ceux qui ont du se farcir le long supplice qui les précède en salle, je vous donne tout mon soutien si vous n'avez pas déjà brûlé la pellicule en égorgant le projectionniste...