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Avec de vrais morceaux de 2.0 !

Daft Punk, Moby, Brice et les autres

Le nouveau Daft Punk est une belle daube. 10 secondes de bonnes idées par morceau et... c'est tout! Dans le genre "je répète un loop sur 5 minutes sans rien rajouter" c'est pas mal, mais ça vaux pas un album à 20 euros... Ca manque cruellement de punch également, pour des morceaux de techno ça le fait pas trop. Sur Discovery (qui avait déjà pas mal perdu d'intérêt face au superbe Homework), y'avait tout un lot de morceaux avec une bonne pêche qui donnait l'envie de danser, là même pas. De plus, on peux constater l'amaigrissement de la production de Daft Punk, Homework faisait près d'une heure et quart pour 16 morceaux, sur Discovery 14 morceaux pour une heure, et là sur Human After All on a droit à 10 morceaux pour 45 minutes. Sans compter l'insipide recueil de remixes relativement mauvais paru en 2003, la production de Daft Punk descend irrémédiablement vers le bas. A tel point qu'on se demande s'ils pourront faire pire...

Le nouveau Moby est du vrai jus de chaussette. Pour un des plus importants artistes de la musique électronique, auteur de morceaux mythiques tels que Go, A-ha, ou encore le fameux morceau à 1000BPM, faire de la variétoche pop mollassone s'avère peu intéressant. Et le résultat est tout aussi peu intéressant. Déjà 18 commençait à sombrer dans l'auto-répétitivité inutile. Play avait surpris et créé un nouveau genre à lui tout seul, et n'hésitait pas à faire cohabiter sur le même album de la techno, du blues et des morceaux très très calmes comme The Sky Is Broken. Sur 18, aucun des morceaux ne sortait du lot, peu étaient intéressants, et on sentait le ressassé... Là sur Hotel, c'est différent, ça surprend mais ça manque d'originalité sur la longue, d'éclectisme et aussi vraiment de pêche. Le single Lift Me Up est sûrement le meilleur titre de l'album, le reste est relativement pauvre. Bref, pas très réjouissant.

Heureusement, le nouveau Fischerspooner (Odyssey) est absolument génial! :) Un excellent album.

D'autre part, vu le buzz généré autour de Brice de Nice, et que la bande annonce me paraissait drôle, je l'ai vu. Et là j'ai tout de suite pas compris ce qui était drôle. J'ai pas regardé le film en m'attendant à un miracle cinématographique de finesse mais là je me demande vraiment ou est l'humour... J'ai pas ris une seule fois au cours de ce film... C'est plutôt inquiétant. Enfin je dois déjà être un vieux con.

  • Disques à ne pas écouter en ce moment: Daft Punk - Human After All, Moby - Hotel, le nouveau Mylène Farmer (désolé j'ai jamais vu le génie de cette dame à part à savoir exciter les gays...)
  • Disques à écouter absolument: Garbage - Bleed Like Me (superrrrr!!!!), Fischerspooner - Odyssey
  • Films à voir: Dr Kinsey (superbe film passionant!), The Ring 2 (vraiment différent du premier, pas grand chose à voir, plus un thriller psychologique qu'un film d'épouvante comme le 1)
  • Films à ne pas voir: Brice de Nice

Low Voltage EP

Enfin du nouveau son depuis le temps!

Low Voltage c'est mon nouvel EP assez expérimental. Le son se rapproche de l'électro minimaliste. Enfin, très minimaliste. L'idée de départ c'était de produire un son le plus proche possible du bourdonnement provoqué par une tension électrique (d'ou le nom "Low Voltage"). Au fil des morceaux le son devient plus évolué, moins basique, une sorte de progression de 0 à 220 volts.

Dans cet EP y'a vraiment des sonorités étranges. Ca tape un peu sur la tête des fois même. Notamment "la cavale de la sinusoïdale", morceau de près de 10 minutes part sur une mélodie répétitive qui finit par se métamorphoser. La répétitivité des sonorités devient parfois insupportable à écouter sur ce morceau, je trouve, et c'était ça qui m'intéressait à développer.

Bon c'est toujours sous licence Art Libre (=diffusion, modification, remixage, etc. libres) et en Ogg Vorbis et ça se passe ici: http://bohwaz.free.fr/vorbis/lowvoltage/

Ca fait toujours plaisir

Recu sur mon mail ce soir:

Coucou
Voilà chui tombée sur ton site perso.
C'était juste pour te dire qu'il... (je trouve pas le mot exact donc j'v rien mettre).
J'adore ton humour, ton especes de cynisme, tes textes (la bio l'humour... le reste l'imagination debordante) c'est comment dire super(mais si c'est toujours pas le mot approprié)
pis ya SAEZ ...
bon je vais pas te dérangée plus longtps, sinon j'vais t'écrire un roman lol
:')
salut salut

C'est rare ce genre de mail, mais ça fait toujours super plaisir :)

Concerts

Hier: Kaolin + Matmatah.
Kaolin comme on pouvait l'attendre, électrique et électrisant. Guitares saturées jouissives accompagnant la voix quasi-orgasmique du chanteur, bref que du bonheur. Miam!
Matmatah a commencé avec des titres du nouvel album. Manque de pêche et de charisme. Presque ennuyant. Dès qu'ils ont joué les titres du premier album ça s'est mieux passé et la soirée à très bien finit dans des morceaux hallucinés.

Ce soir: Daytona + Dolly.
Daytona je connaissais pas, ben c'était chiant. Un de ces groupes de rock français sûrement produits à la louche par on ne sais quelle machinerie et qui ne fait que de la choucroute. Ennuyant, aucune originalité, rien d'intéressant. Un seul titre un peu intéressant mais encore imparfait, totalement instrumental avec un sample de discours politique.
Dolly, magique!!! Une putain de super prestation! Un vrai jeu de scène, un véritable échange avec le public, du délire, des rires, de la magie... Très très beau concert. Une impro hallucinante sur la fin de "Machines", une véritable transe. Bref du super super bon. Merci!

La semaine prochaine: Vincent Delerm. C'est déjà tout de suite moins énergique, mais le style est différent...

La femme comme champ de bataille

Nouvel album disponible au téléchargement, c'est la musique d'une pièce de théâtre de Matei Visniec: "La femme comme champ de bataille", composée par Pierre Yanelli. C'est en Ogg Vorbis, qualité 6, soit ~160kbps. L'ambiance générale est plutôt pesante, répétitive et même parfois insupportable. Merci à Pierre pour l'autorisation de diffusion.

Ca se passe ici: Télécharger "la femme comme champ de bataille"

François Hadji-Lazaro

François Hadji-Lazaro, ex-Pigalle, ex-Garçons Bouchers, et fondateur de feu Boucherie Production (maison de disque des Elles au début notamment), s'exprime dans un magazine qui parle des concerts sur la région:

"En france depuis la disparition de Boucherie Production, que nous avions créée sous forme d'association, et qui n'a pu survivre, il n'y a plus de labels indépendants. Il n'y en a que des faux (soutenus en sous-main par des majors), tels que ceux des rappeurs. Si les groupes engagés avaient créé des structures indépendantes, on n'en serait pas là. Le système est à 100% commercial et les "produits" proposés de plus en plus formatés. Mon seul espoir est que les enfants âgés de 11-12 ans aujourd'hui rehettent un tel conditionnement à 15-16 ans. A part ça je ne vois pas de solution à court terme. Le slogan de la Boucherie était le "pessimisme efficace". La France est un des rares pays ayant une tradition de chanson mais tous les relais, fanzines, distributeurs, radios indépendantes, disparaissent au fur et à mesure. Les concerts associatifs vont de plus en plus mal. S'il existe quelques émissions de chanson à la radio, le choix est très limité et les auteurs indépendants ont des problèmes de diffusion. Pourtant, la musique touche de plus en plus de monde. Donc, la logique devrait être qu'il y ait de plus en plus d'artistes!"

Pourquoi je refuse d'être pris en photo

En général, quand quelqu'un veux me prendre en photo, je refuse. Beaucoup de gens trouvent ça normal ou naturel d'être pris en photo comme ça, entre amis (ou entre non-amis aussi d'ailleurs). Et bien moi pas. En plus souvent on essaye de me forcer à figurer sur une photo, gentiment, mais c'est très lourd pour moi. Certains vont penser que je suis un sale extrêmiste ou égocentrique mais je veux pouvoir maîtriser mon image et sa diffusion. Je peux me prêter avec joie et entrain (youpi!) aux séances photo improvisées entre amis, mais d'autres fois je ne veux pas, et j'ai bien souvent du mal à faire respecter ce choix.

Déjà je tiens quelque part à mon anonymat, de plus en plus les gens possèdent des appareils photos numériques, ou des téléphones avec appareil photo intégré, ainsi la diffusion numérique est facilitée, en quelques clics, la photo en question peux se retrouver sur le blog d'untel, ou alors la faire passer à untel inconnu qui la diffusera, et de fil en aiguille la photo se retrouve à avoir un parcours autonome dans le cyber-espace, si je puis dire. Et une photo ou je figure, particulièrement une photo prise sur le vif, je ne veux pas qu'elle se retrouve sur le net comme ça. Autant je diffuse moi-même sur le web et sous licence Art Libre des photos ou je figure, autant ça n'a rien à voir car ce sont des séries de séances photo sur un thème précis, avec une mise en scène, une recherche artistique. Ce n'est pas moi sur ces photos, mais le sujet d'une scène artistique. Contrairement aux photos de tous les jours, ou je suis moi-même. Ces photos "de vacances" comme je les appelle sont destinées à mon sens à un sage strictement privé des personnes présentes sur la photo, dans un cadre de souvenir, de mémoire collective. Mais pas à une diffusion libre n'importe où. C'est tout à fait différent.

Ca peut paraître un peu brouillon, faudra peut-être que je re-précise des trucs plus tard... Mais c'est important pour moi que mon choix de ne pas figurer sur une photo soit immédiatement respecté, je me sens agressé dans le cas contraire, ça me gêne beaucoup...

C'est ça la jeunesse en colère?

Tract trouvé sur Indymedia Grenoble:

Notre éducation, et avec elle la société qui la produit, est aujourd'hui une vaste entreprise de décervelage des individus. Nos vies y sont tronquées et nos désirs muselés. Le ciselage de l'ennui en heures et en demi-journées, la voix des professeurs qu'on écoute sans réfléchir, la fabrication des cages que l'on traverse au fil des générations (familles, écoles, usines, hospices) dépendent de forces extérieures, vastes systèmes de hiérarchies bureaucratisées nourries à la résignation collective. L'école forme le « citoyen » de demain en l'habituant dès aujourd'hui à n'avoir pas d'emprise sur sa vie. Déjà, il est contrôlé, surveillé, fiché par le lycée. Déjà, on occupe ses journées par des heures de silence imposé. Déjà, il a des «devoirs» et le droit de bien les faire. Déjà, il apprend à donner sa voix aux spécialistes et aux gestionnaires qui savent bien mieux que lui comment organiser sa vie (« c'est leur travail »). Peu à peu, chacun apprend et fait mine de s'approprier le chemin qu'on lui a choisi (ligne droite où l'Autre est, au mieux un allié, sinon un obstacle). Les restants de révolte, s'il y en a, pourront venir mourir dans un bulletin de vote « contestataire » ou un quelconque défilé citoyen, et n'empêcheront pas le long formatage auquel on nous prépare.

Pourtant, des failles s'ouvrent parfois. Les manifestations lycéennes de ces derniers temps ont posé les fondements d'un changement possible : sortir des bulles qui nous isolent et nous laissent seuls au milieu des autres, dans les files d'attente, les métros, les immeubles. Sortir des salles de classe où l'on apprend le silence, pour se rencontrer, discuter, s'engueuler parfois, et faire la fête. Inventer d'autres mondes nécessite d'abord de sortir du nôtre. Les manifestations lycéennes, et toute action légale ou illégale visant à reprendre le contrôle de nos vies, sont autant de moyens pour contourner le présent imposé et faire vivre nos désirs sans attendre. Les professionnels du république-bastille (profs et élèves zélés, adeptes de petites chansons et de services d'ordre musclés) ne manqueront pas, pourtant, de nous rappeler à l(eur) ordre à grands coups de « réalisme » adulte, et s'obstineront à frapper la « réforme Fillon » quand c'est toute la réalité qu'il s'agit d'atteindre pour la bouleverser. Demander « plus de moyens », « plus de postes » ou « plus d'argent », sans s'interroger sur le fond du problème (soumission, culte du travail, ennui), revient tout simplement à donner de l'argent à ceux qui se font un devoir de nous dresser et de nous endormir chaque jour un peu plus. Leurs revendications ne sont et ne seront jamais les nôtres. Tristes, les grands syndicats lycéens et leurs slogans castrateurs de désir (« Education on t'aime, et on veut te garder »…). Tristes, les pétitions et leurs fières exigences de maintien du Bac actuel, des cours actuels, du monde actuel. Tristes, ces jeunes manifestants qui cachent derrière des discours « raisonnables » le désir, pourtant essentiel, de fuir l'école pour se rencontrer et crier ensemble. La jeunesse crève de sérieux et de réalisme.

En réalité, la réforme Fillon ne fera que huiler un mécanisme déjà bien rodé de reproduction des inégalités sociales, et s'en étonner révèle soit de l'aveuglement soit de la mauvaise foi. L'école, en s'attachant à préparer l'enfant au monde qui l'attend, a toujours eu pour rôle de fournir la main d'œuvre nécessaire au bon fonctionnement de l'injustice sociale : les prolos feront des précaires, les patrons feront des manageurs, et la (sur)vie suivra son cour… Les professeurs anti-Fillon, qui quittaient il y a peu leurs estrades pour venir jouer à la révolution avec leurs «potes» lycéens, semblent bien plus à l'aise pour sauver leurs salaires/retraites/vacances que pour remettre en cause leur rôle dans la société. Il faut se rendre à l'évidence : le prof qui gueule pour son salaire (ou pire, le lycéen qui gueule avec lui) ne vaut pas mieux que le beauf réactionnaire « pris en otage » par les méchants grévistes. Ils s'accordent bien entre eux pour dresser la jeunesse et briser, dans le calme et la bonne humeur « démocratique », toute tentative de changement réel. Dès lors, il s'agit pour les lycéens de dépasser les limites du débat qu'on cherche à leur imposer. Discuter dès aujourd'hui de ce que nous voulons et de ce que nous ne voulons plus et construire les bases d'une éducation libérée qui enseigne le jeu, la discussion et l'autonomie. Il en va de la réappropriation de nos vies. Il en va de notre présent et de l'aboutissement de nos rêves.

Profs cravateux, militants austères, récupérateurs de révolte en tout genre, VOS GUEULES, ON ENTEND QUE VOUS au 20H !

LA RUE EST A NOUS (si si si) !

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